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La brème
Les brèmes plates comme des cartes à jouer n’ont pour moyen de défense, que la forme de leur corps et leur capacité énorme de reproduction. Cette défense passive lui permet de chasser progressivement les autres espèces des étangs ou des lacs.
La brème
Abramis brama découvert par Linné en 1758
Famille des Cyprinidés
Noms locaux : plaquette (petite), plaque, brème carpée, brémotte, platusso, henriot ; brame (Normandie, Picardie) ; bramen, brassen (Alsace) ; brémo (Midi).
Noms étrangers : Blei, Brachsen, Brachsmen (Allemagne) ; bream (Angleterre)
Description :
Le corps très aplati latéralement est bossu en arrière de la tête. Il est couvert de grandes écailles (49 à 57 sur la ligne latérale et plus de 10 entre la dorsale et la ligne latérale) et recouvert d'un épais mucus. La tête, porte des petits yeux, par rapport à la longueur du museau (caractère distinctif par rapport à la brème bordelière). L'anale est longue alors que la caudale possède des lobes inégaux. La bouche peut s’étirer en forme de tube (protractile), elle est dépourvue de barbillons.
Victor NOWAKOWSKI
Coloration et taille :
Vert-bronze sur le dos, elle s'éclaircit sur les flancs, les nageoires sont grises. Les plus gros sujets ont des reflets jaune-doré d’où leur nom de "brèmes carpées". Les sujets les plus fréquents mesurent 30 à 45 cm (500 g à 2 kg), les plus gros 60 cm pour 3 kg.
Habitat et Moeurs :
La brème fréquente essentiellement les étangs et les rivières de plaine calmes, de la zone qui porte son nom. Elle vit en groupes d'individus de taille voisine.
Nourriture :
La brème prélève sa nourriture (vers, larves diverses, crustacés, végétaux, etc.) sur et dans le sédiment du fond qu’elle fouille sur quelques centimètres.
Reproduction :
Durant le printemps, lorsque la température atteint 18°C, la ponte se déroule au milieu des herbiers ou sur le les graviers du fond. La fécondité est moyenne : 30 000 à 40 000 oeufs par kilogramme de femelle. Durant cette période les mâles portent de nombreux boutons de noce sur la tête, le corps et les nageoires. La brème s'hybride avec le gardon, le rotengle, la brème bordelière mais jamais avec la carpe ; la "brème carpée" n’existe pas plus que la "carpe brèmée"!
Distribution :
La brème, à quelques exceptions près (Alpes-maritimes, Corse, régions de haute-montagne), est présente sur l’ensemble du territoire. Elle a rapidement étendu son aire de répartition depuis le début du siècle, les repeuplements n’y sont pas étrangers.
Gestion des populations :
Appréciée des pêcheurs de concours pour son poids, elle est bien plus gênante qu'utile dans nos eaux. Sa régulation par les prédateurs n'est pas aisée. Son corps élevé la met à l’abri des carnassiers dont l’œsophage ne possède pas un diamètre suffisant pour l’avaler. Le brochet consomme les jeunes brèmes que le sandre au gosier étroit, ne parvient pas à ingurgiter. Les apprentis sorciers, assurent que le silure consomme les brèmes.
La meilleure façon de gérer les populations consiste à éliminer le maximum de brèmes par la pêche (professionnelle sur les plans d'eau de grande superficie) et à favoriser les populations de brochet. Dans les étangs, des vidanges périodiques (de 5 à 10 ans pour les étangs de pêche) s'imposent afin d'éliminer les brèmes. Bien entendu les repeuplements en brèmes demeurent totalement à proscrire.
Pêche :
La brème se pêche dans les eaux calmes, à proximité des herbiers, sur des coups copieusement amorcés (intégrer à l'amorce pain et asticots). La ligne est réglée de manière à ce que l'appât (pain, ver de vase, asticot, blé, etc.) traîne franchement sur le fond. La touche se traduit par un enfoncement ou une mise à plat du flotteur. Après quelques coups de tête elle glisse assez facilement vers l'épuisette. Conserver le fil tendu car la brème tente de se retourner et ainsi de se décrocher.